Writings
Collection of works for both game development and personal projects.
Cold Trust
Solo - PC
Narrative
AA Vertical Slice
In order to help the team understand what was happening in sections of the game we would not developp, but had an impact on our vertical slice, I wrote what I call small "story snippets", that I translated in both french and english.
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This helped the Artistic Direction in making some of the environments and set the tone of the place. It also helped the Character Designer by giving more personnality to the characters.
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Cold Trust tells the non-linear story of 4 scientists stuck in a polar station. As they discover the dead body of one of them one morning, they start investigating, and discover the existence of a gigantic experimentation where they have been cloned multiple times by themselves.
The Day of the Murder
This text was made to explain what happened on the day of Daan's murder and what could be the clues to find out that it was a set-up.
[FR] Le Jour du Meurtre Deux frappes. Un long temps. Six frappes. Un temps court. Six nouvelles frappes. C'était bien lui. Daan souleva la lourde trappe qui débouchait sous sa paillasse. L'air grave, il tendit un bras pour aider l'arrivant à se hisser. Assez grand, coiffé d'une crinière châtain clair aux reflets grisonnants, l'autre peinait à s'extirper du passage. Peut-être en raison des quelques kilos en trop collés à lui qui ajoutaient à l'étroitesse de l'ouverture. Dans un dernier effort, qu'il voulut aussi silencieux que possible, il parvint à poser le pied sur le sol et à se redresser. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. La même combinaison, la même crinière, les mêmes joues rebondies indiquant une personnalité souriante. Pourtant, ils ne souriaient pas. - Prêt ? L'autre fronça légèrement les sourcils. - Tu es sûr que ce sera indolore ? Daan acquiesça. - Parole d'Hazeema. J'ai quand même pris des somnifères en plus. Au cas ou. L'autre esquissa le début d'un sourire, qui mourut entre ses moustaches. - De toute façon, je périme demain... Ils échangèrent un regard. Quand Daan avait découvert la trappe cachée sous le laboratoire, il s'attendait à tomber sur un amas de câbles alimentant les divers appareils qui leur servaient à mener leurs recherches. Ô comme il avait pu se tromper. Le passage menait en réalité sur un tunnel bétonné aux murs recouverts de tuyaux fumants. Il s'y était engagé, poussé par la curiosité. Sans dire un mot à ses collègues. Refermant soigneusement la porte derrière lui. Immensément vide, comme le reste de la station, le couloir laissait résonner le moindre de ses pas. Il pris une direction, au hasard, qui le mena à une petite porte blindée. Clac. Le verrou n'était pas enclenché. Et bien que la porte soit lourde, il eut peu de difficulté à la pousser. Ce qu'il trouva derrière changea sa perception de la réalité. En cercle, autour d'un incompréhensible tracé à la craie, plusieurs versions de lui-même discutaient vivement. Bien évidemment, Daan étant un homme fort et pragmatique, il s'évanouit. C'est une vive sensation de douleur sur sa joue droite qui le ramena à lui. Daan, enfin une autre version de lui-même, était occupé à lui asséner des claques pendant qu'un autre Daan le semait de se réveiller. La suite, en plus de lui apprendre la vérité sur sa situation, lui permis de répondre à une question qu'il s'était longuement posée : Peut-on être ami avec soi-même ? Pour Daan, oui. Et aujourd'hui, son ami devait mourir de sa main. - J'ai garé la machine de nettoyage juste à côté. Cache-toi dans le compartiment à accessoires, et dès qu'elle viendra nettoyer ma chambre, sors et attend-moi. Les somnifères sont sur la table. Tu pourras les prendre tout de suite. L'autre Daan lui serra l'avant-bras, puis s'exécuta sans protester. Daan réajusta sa combinaison et s'autorisa un dernier soupir avant de reprendre son masque souriant tout en s'engageant dans le couloir central du laboratoire. A sa gauche, la station d'Hazeema, toujours incroyablement organisée, accueillait des dizaines de plantes différentes, entourant moulte cages et vivariums dont les occupants provoquaient à eux seuls la majorité des bruits de la pièce. La britannique trônait au centre, penchée sur un microscope, une main dansant habilement sur un carnet posé à sa droite alors que ses yeux faisaient d'innombrables va et vient entre l'appareil et le papier. Il ne l'aurait dérangée pour rien au monde. "Allez, Daan ! Ai l'air normal." Pensa-t-il en accélérant le pas vers la sortie. Il lui fallait encore récupérer la télécommande d'Eden, qui se trouvait probablement dans sa chambre. Arrivé au bout du laboratoire, il hasarda un regard de chaque côté du couloir qui menait à leurs dortoirs. Personne. Parfait. Les appartements d'Eden se trouvaient juste à côté du laboratoire. Une proximité qui l'avait arrangé par le passé, mais qui présentait maintenant pour lui un risque supplémentaire d'être aperçu. Un second regard alentour. Toujours personne. Daan ouvrit la porte qui n'était pas verrouillée, puis la rabattit rapidement, non sans glisser un objet dans l’entrebâillement pour éviter qu'elle ne se ferme totalement. Avec Eden, on ne savait jamais. Et cette fois, il ne pouvait pas se permettre de rester coincé ici. Comme à son habitude, la canadienne n'avait absolument rien rangé. Ou plutôt, pour reprendre ses mots, c'était sa version de l'organisation. Le premier réflexe du finnois fut de s'approcher de la station de travail qu'avait installé Eden à la place de ce qui était supposé être un bureau. Étalés sur l'établi, des dizaines de composants dont il ne comprenait l'utilité rendaient sa recherche plus ardue qu'attendu. Par chance, étant une grande amatrice d'objets fantaisie, Elle avait recouvert l'appareil d'une quantité folle de petits accessoires qui le rendaient plus facilement identifiable. "Télécommande de Roomby", elle lui avait même ajouté un tag. Daan s'en empara avec empressement, fit demi-tour et se dépêcha de refermer la porte derrière lui, priant pour que la voie soit toujours libre. - Daan ! Encore à utiliser mes toilettes ?! Raté. La bricoleuse à la mèche verdâtre le toisait depuis le centre du couloir. Elle se rapprocha en trottinant. L'accusé laissa d'abord ses yeux s'échapper sur le côté, puis les fixa sur Eden en souriant faussement. - Ca t'a pas suffit d'rester bloqué toute une après-midi la dernière fois ? Il s'était effectivement retrouvé piégé dans les toilettes de sa collègue quelques jours auparavant. Qu'y pouvait-il, c'étaient les plus proches de sa station de travail et son transit n'était pas des meilleurs. Elle lui avait bien fait comprendre son agacement en prenant son temps pour le libérer. - Je... te cherchais ! Un mensonge éhonté, mais avec Eden, ça pouvait passer. - Moi aussi ! J'voulais m'excuser pour notre dernière session d'jeu d'rôle. Yes ! Elle avait mordu. - C'était pas cool de griller ton perso, mais si j'le f'sais pas, tout l'monde allait mourir. Ça fait des mois qu'on est sur la campagne, ça m'emmerderait qu’vous mourriez maintenant. Pour être tout à fait honnête, Daan avait déjà oublié. Leurs sessions de Donjons et Dragons étaient certes une distraction fortement appréciable, mais avec ses nouvelles priorités, il avait cessé d'y apporter de l'importance. Il lui fallait cependant maintenir la façade, et sa première réaction avait été de faire voler ses feuilles et ses dès à travers le salon d'un grand mouvement du bras avant de quitter la pièce en claquant la porte sans prêter attention à ses camarades. - C'est moi, je me suis un peu emporté sur l'instant. Je croyais vraiment pouvoir sauver Mournstead ! - Seul face à un dragon niveau 20 ? Enfin, Daan, faudrait qu'tu fasses que des 20 naturels et que lui n'fasse que des 1 naturels, la possibilité d'un truc pareil est infinitésimal ! C'est quasiment impossible. - Mais c'est possible ! Et si une telle chance existe, je la prends ! L'informaticienne tira une moue dubitative qui fit scintiller l'anneau jonché dans l'une de ses narines. - Ouais, ben en attendant, ton paladin est mort. J't'ai préparé une nouvelle fiche, tu m'diras quelle classe t'intéresse et on f'ra une table pour te faire rejoindre le groupe. Parce qu'à 2, Kyle et Hazeema risquent pas d'finir la campagne sans s'entretuer. J'l'ai mise sur ta table de ch'vet. C’est l’instant que choisit le robot ménager pour passer dans le dos de son interlocutrice. Il le suivit du regard. Elle le remarqua. Le robot se stoppa devant la chambre de Daan. - Tu veux qu’on l’fasse maint’nant ? Comme ça on lui ouvre au passage. - Hum... euh... d'accord, faisons ça. "Faisons ça ?! Daan, espèce d'abruti !" Son coeur battait dans ses oreilles. Pourtant, il ouvrit la porte de sa chambre, comme si faire entrer le robot bien trop grand pour nettoyer ses appartements faisait sens. Ses yeux se mirent à s’agiter follement à la recherche de la fiche. Dès qu’il l’aperçu, il s’élança dans sa direction. - MERCI EDEN ! Elle eut un sursaut. Lui espéra que ça suffirait à alerter son homonyme. - De… rien. Tu veux refaire un paladin ou on part sur le moine qui te faisait d’ l’œil ? Faudrait qu’tu restes sur un tank parce qu… Il ne l’écoutait déjà plus. Tout ce qui l’importait était que son clone ne sorte pas du robot ménager. Toutes ses réponses furent mécaniques. Tout pour qu’elle sorte d’ici. Vite. Il la sentait hasarder quelques regards en direction de la machine entre deux question. Faites qu’elle n’en parle pas. Qu’elle sorte ! - Bon, t’as pas l’air hyper sûr de toi. J’te laisse réfléchir. Si tu m’cherches, j’suis au labo. Et sur ces mots, elle quitta la pièce. Enfin… Daan s’empressa d’ouvrir la trappe à accessoires du robot ménager. Son clone l’y attendait, couvert de sueur, l’air paniqué. - J’ai… j’ai… failli accélérer les… choses en… en… mourant… Il déglutit. D’asphyxie. Daan l’aida à s’extirper de la machine. - Désolé, le timing était très mal choisi. - Je n'ai pas l'impression que tu aies eu particulièrement le choix ! Enfin. Il sourit au Daan qui survivrait. C'est notre grand moment. Daan eu du mal à lui rendre son sourire. Assassiner une personne qui lui ressemblait trait pour trait ne faisait pas partie des choses qui lui inspiraient de la joie. Il s'éloigna pour récupérer les somnifères ainsi qu'un verre d'eau. - Tiens, prends-en 2, ça devrait agir assez vite. Son clone s'exécuta. - Une fois que tes collègues me trouveront mort, tu n'auras plus beaucoup de temps avant que les originaux ne se doutent de quelque chose. Je pense que d'ici 12h ce sera trop tard. Daan acquiesca. - Fais de ton mieux pour ne pas te faire découvrir. Le Kyle originel traine souvent aux alentours de leur station. Et il s'est débarrassé de plusieurs d'entre nous sans l'ombre d'une hésitation. Une réaction qui ne le surprenait pas de la part du leader et principal investisseur de l'expérience. Les deux Daans se regardèrent un petit instant. Peut-être à la recherche de courage. Jusqu'à ce que celui qui devait mourir ne commence à bailler. - On dirait que c'est le moment. Daan sortit une seringue de sa poche ainsi qu'un flacon. "Datura stramonium". Il remplit la seringue d'une quantité non-négligeable d'essence de la plante, puis pris place à côté de son clone. - Ce fut un plaisir de faire ta connaissance, Daan. Lui dit son clone. Sauve-nous tous. Met un terme à l'esprit quantique. Daan inséra la seringue dans le bras de son homonyme. Avec précision, comme il l'avait fait des centaines de fois, il trouva la veine, et injecta le poison. - C'est une promesse, Daan. Pour Benjamin. Le clone ferma les yeux, un sourire sur ses lèvres. D'ici peu, ses muscles se paralyseraient et son coeur accélérerait jusqu'à ce qu'il n'arrive plus à suivre le rythme pour finalement cesser de battre. Daan remit la seringue et le flacon dans sa poche. Les laisser ici ne ferait que l'incriminer. Il fallait que ses collègues cherchent la vérité le plus longtemps possible. C'était la dernière ligne droite. Jetant un dernier regard à son clone assoupi, Daan pris appui sur l'intérieur du robot pour refermer la trappe à accessoires dans laquelle il venait de se glisser, exactement comme son prédécesseur. La partie la plus difficile était derrière lui. Il ne lui restait plus qu'à guider le roomba jusqu'à sa paillasse, et d'ici 10 minutes, il serait dans le complexe souterrain, prêt à rejoindre la station des originaux et à leur demander d'arrêter cette expérience délirante. Bip Armé de la télécommande d'Eden et de son pass, Daan ouvrit la porte de sa chambre, semant à la machine de s'avancer. Seul une petite ouverture sur le haut du tiroir lui permettait de voir où il se trouvait. Une chance qu'il connaisse la station par coeur. Mais qui avait eu l'idée de faire des couloirs aussi longs ? Les architectes de Maddora n'avaient décidément pas que la praticité en tête. - Hé, la machine ! Daan reconnut immédiatement la voix et le pas lourd de Kyle. S'étaient-ils tous donné le mot pour le croiser aujourd'hui ? La télécommande ne permettait pas de choisir la vitesse du robot, la rencontre était inévitable. Et effectivement, les bottes du quinquagénaire entrèrent dans son champs de vision. Renforcées, bien trop propres pour des grolles d'explorateur. L'aventurier en charge de la station n'avait pas connu l'action du terrain depuis belle lurette. - Comment on programme ce truc déjà ? Euh... Les tapotements de ses doigts résonnèrent dans l'habitacle tandis qu'il essayait d'utiliser le pavé tactile du roomba géant. "Merde, merde, merde, merde, merde !" Bip Le robot initia un 180. - Ah ha ! "Désolé, Kyle." Pensa Daan en appuyant sur le bouton d'annulation de la télécommande. - Tâche annulée. S'exclama le roomba en faisant un 180 dans le sens inverse. - Quoi ?! Kyle recommença l'opération. Et une fois encore, quand le robot se mit en mouvement, Daan annula la commande. Kyle s'y repris à 3 fois avant d'abandonner, non sans exprimer sa rage d'un coup de pied dans la machine. "Ouch !" - Saloperie ! Ca fonctionne jamais. Edeeeeeeeen ! Se mit-il a hurler, en s'éloignant dans la direction opposée. De toute évidence, la délicatesse n'était pas la plus grande de ses qualités. Nauséeux et légèrement endolori, Daan repris sa route. Lorsqu'il atteignit le laboratoire, Hazeema n'était plus à sa station de travail. Il allait pouvoir œuvrer en toute discrétion. A l'aide de marquages au sol réalisés au préalable, il positionna l'ouverture du tiroir à accessoires du robot à l'endroit où les caméras ne le remarqueraient pas. Et d'une pression sur le bouton adéquat de la télécommande, il déverrouilla l'entrée de sa cachette. Il avait eu chaud. Si chaud qu'il en avait l'impression de sortir d'une séance de SPA. La détente en moins. Il s'accorda un instant pour respirer. Sa mission n'allait pas être simple. Mais il était prêt. Prêt à tout pour revoir son fils. Après une dernière inspiration, Daan s'engouffra dans la trappe. Ce qu'il ne remarqua pas, c'est qu'il avait fait tomber la télécommande du robot ménager sur le sol du laboratoire juste avant de la refermer. "J'arrive, Benjamin !"
[ENG] The Day of the Murder One tap. A long pause. Six taps. A short time. Then six new taps. It was him. Daan lifted the heavy trap door leading to his workstation. With a heavy look, he offered his arm to help the newcomer get out of the opening. Quite tall, adorning a brown mane hiding a few grey hairs, the other one had difficulties crawling out of the floor. Which might have been due to the few extra kilograms on his bones that were adding to the narrowness of the passage. In a last effort, that he hoped would be as silentious as possible, he managed to set foot on the ground and raised himself. They looked exactly alike. The same outfit, the same mane, the same chubby cheeks indicating a smiley personality. - Ready? The other one frowned. - Are you sure this will be painless? Daan nodded. - According to Hazeema. But I still took sleeping pills too. Just… if needed. The other initiated a smile, that died in his moustache. - In any case, I'm expiring tomorrow... They exchanged a look. When Daan had discovered the hidden trap door beneath the laboratory, he was expecting to find a bunch of cables alimenting the many machines they were using for their experiments. Ô boy was he wrong. The passage actually led him to a tunnel with concrete walls, covered in smoking pipes. He explored it, pushed by curiosity. Without telling his colleagues. Carefully closing the trap door behind him. Immensely empty, just like the rest of the station, the corridor let each of his steps echo endlessly. He went one way, randomly, which led him to a reinforced door. Clack. The lock wasn't engaged. And even though the door was heavy, he had very little difficulty pushing it. What he found there changed his perception of reality. In circle, around an undecipherable chalk chart, numerous versions of himself were talking vividly. Of course, Daan being a strong and pragmatic man, he fainted. It's a painful sensation on his right cheek that brought him back. Daan, or, well, another version of himself, was busy slapping him, whilst another Daan was asking him to wake up. What happened next, in addition to teaching him the truth about his situation, allowed him to find the answer to a question he had asked himself for a long time: Can you be friend with yourself? For Daan, yes. And today, his friend had to die by his hand. - I parked the janitor automaton right next to us. Hide in one of the accessory compartments, and as soon as it'll come clean my room, get out and wait for me. The sleeping pills are on the table. You can take them right away. The other Daan hung on to his forearm, then proceeded without protest. Daan readjusted his lab coat, treating himself to a last sight, before putting on his smiley mask and started walking along the laboratory's main pathway. On his left, Hazeema's station, organized as always, was welcoming dozens of varieties of plants, surrounded by numerous vivariums, cages, whose occupants were responsible for the majority of the ambient ruckus. The British lady was sitting in state at the centre, leaned over a microscope, one hand skilfully dancing on the pages of a textbook on her right while her eyes were frantically running between the viewfinder and the paper. He would have bothered her for nothing. "Come on Daan! Look normal." He told himself, accelerating toward the exit. He still had to get Eden's remote controller, which was probably in they’re room. Once at the edge of the lab, he glanced at each side of the corridor that was leading to their dorms. No one. Perfect. Eden's room was situated right next to the laboratory. A proximity that proved itself useful to him in the past, but was now representing an additional risk of being seen. A second look around. Still no one. Daan opened the door. It wasn't locked. He got in, then swiftly placed an item in the doorframe to prevent it from closing when he slid it back in place. With Eden, you never know, and this time, he couldn't run the risk of being stuck here. As per their usual self, the Canadian researcher had absolutely not tidied up their place. Or rather, to use their words, it was their version of organisation. The Finnish’s first reaction got to approach the workstation Eden had installed in place of what was supposed to be a desk. Spread out on the workbench, dozens of components of which he had no idea of the nature made his research more arduous than expected. By chance, as a great amateur of fantasy items, Eden had covered the remote of a multitude of small accessories, making it easier to spot. "Roomby's remote", they'd even added a tag. Daan grabbed it with haste, turned around and hurried out, closing the door behind him, and praying for the way to be clear. - Daan! Are you using my toilets again?! Darn it. The green-haired tinkerer was staring at him from the centre of the corridor. They trotted toward him. The accused first tried to look on the side, then placed them on Eden with a fake smile. - Didn't you get enough of being trapped inside for the whole afternoon last time? He did, indeed, stay trapped in his colleague's toilets a few days ago. What could he do about it, they were the closest ones from his workstation and his bowel function was capricious. They did communicate their irritation by taking their time setting him free. - I... was looking for you! A flat out lie, but with Eden, it could work. - Me too! I wanted to apologize for our last roleplay game. Yes! They took the bait. - It was uncool to grill your character, but if I hadn't done it, everyone would've died! We've been campaigning for months; it would piss me off if the whole crew were to die now. To be entirely honest, Daan had already forgotten about it. Their Dungeons & Dragons sessions were a delightful source of distraction, but with his new priorities, he couldn't care less. Yet, he had to maintain the facade, so his first reaction had been to throw away his dices and sheets across the living room with a big swing from the arm before storming out of the room without paying attention to his comrades. - It's me, I got carried away. I really thought I could save Mournstead! - Alone, facing a dragon? Daan, you would need to chain natural 20's, while he would have chain natural 1's, the possibility of such a thing is infinitesimally small. It's almost impossible. - But it's possible! And if there's such a chance, I'll take it! The computer engineer made a doubtful face, making the ring in her nose sparkle. - Yeah... Well, in the meantime, your paladin's dead. I prepared a new sheet for you; you'll tell me which class you wanna play and we'll make an introduction table to make you join the group. Because if Hazeema and Kyle have to play together, just the two of them, I mean, they will kill one another after a single roleplay interaction. I put it on your nightstand. At that moment, the automaton passed behind Eden's back. His eyes followed it. They noticed. The robot stopped in front of Daan's door. - D'you want to do it now? That way we can open the door for It. - Hum... hu... yeah, all right, let's do that. "Let's do that?! Daan, you idiot!" His heart was beating in his ears. Yet, he opened the door to his room, as if letting in the cleaning automaton, way too big for the available space, made any sense. His eyes started rummaging through his belongings in search of the sheet. As soon as he saw it, he lunged toward it. - THANK YOU, EDEN! She got startled. Him, hoped it would suffice to warn his homonym. - You're... welcome. So, d'you want to make another paladin or are ya going for the monk you were eying? You'd have to stay as a tank, 'cause... He wasn't listening. Everything that mattered to him was that his clone didn't come out of the robot. He answered mechanically. Anything to get them out. Quick. He could sense their eyes venturing around the automaton in between two questions. Please, make it so they don't mention it. - Well! You don't look so sure. I'll let you sleep on it. If y'are lookin' for me, I'll be in the lab. And on these words, they left the room. Finally... Daan hurried to open the robot's accessory drawer. His clone was waiting, covered in sweat, panicked. - I... I... almost accelerated... things... by... By dying. He swallowed. Of asphyxia. Daan helped him crawl out of the machine. - I'm sorry, the timing was really poorly chosen. - I don't feel like you had many options! Anyways. He smiled to the Daan who would survive. It's our big moment. Daan had a hard time smiling back at him. Murdering a person that was his spitting image wasn't part of the things that inspired him happiness. He moved away to take the sleeping pill and a glass of water. - Here, take 2. It should act pretty fast. His clone complied. - Once your colleagues will find me dead, you won't have much time before the originals start suspecting something. I'd table on 12 hours. After that, it'll be too late. Daan nodded. - Do your best to stay hidden. The original Kyle is roaming around their station. He's gotten rid of quite a lot of us without the shadow of a doubt. A reaction to be expected from the leader and main investor of the experiment. Both Daans looked at one another for a short while. Maybe in search of bravery. Until the one who had to die started yawning. - Looks like it's time. Daan put out a syringe from his pocket, along with a vial. "Datura stramonium". He filled the syringe with a huge amount of the plant's extract, then seated next to his clone. - It's been a pleasure to meet you, Daan. His clone said. Now, save us all. Put an end to the quantic mind. Daan inserted the needle under the skin of his homonym. With precision, as he had done countless times, he found the vein, and injected the poison. - It's a promise, Dann. For Benjamin. The clone closed his eyes, a smile drawn on his lips. Soon, his muscles would get paralyzed. His heart would accelerate. Until exhaustion. Then stop beating. Daan put the syringe and the vial back in his pocket. Leaving them here would only incriminate him. He needed his colleagues to search for the truth as long as possible. It was the last line. Staring a last time at his sleeping clone, Daan slid himself in the robot's compartment, just like his predecessor. He had gone through the hardest part. All he had to do now was guiding the roomba up to his workstation in the lab, and in 10 minutes, he would be in the underground complex, ready to rejoin the originals’ station and ask them to put an end to this crazy experiment. Bip Armed with Eden's remote and their pass, Daan made the roomba open the door to his room and advance along the corridor. Only a small opening on top of the drawer allowed him to see his surroundings. A chance that he knew the station perfectly. But who in Maddora decided to make such long corridors? They didn't have practicality in mind. - Hey! Machine! Daan immediately recognized the voice and the heavy steps of Kyle. Did they all spread the word to run into him today? The remote controller couldn’t let him choose the automaton's speed. The encounter was inevitable. And indeed, the fifty-something's boots entered his field of vision. Reinforced, way too clean for an explorer's footwear. The adventurer in charge of the station had not known action for a while. - How do you program this thing, already? Hu... The tapping of his fingers resonated in the compartment as he was trying to type on the tactile keyboard of the giant roomba. "Shit, shit, shit, shit, shit!" Bip The robot initiated a 180. - Ah ha! "Sorry, Kyle" Though Daan as he pressed the cancellation button of the controller. - Task cancelled. Said the robot as he 180'd in the opposite direction. - What?! Kyle entered his command again. And again, when the robot turned, Daan cancelled. Kyle tried three more time before giving up, expressing his rage with a nice kick in the machine. "Ouch!" - Blasted thing! It never works. Edeeeeeeen! He started screaming has he stepped away in the opposite direction. Obviously, delicacy wasn't his biggest quality. Nauseous and slightly bruised, Daan resumed his course. When he reached the lab, Hazeema wasn't at her station anymore. He had full freedom of action. Using marking he made on the ground beforehand, he positioned the opening of the robot right where the cameras wouldn't see him. And with a pressure on the adequate button, he unlocked the drawer. He was hot. So hot he felt like he was coming out of a SPA session. Minus the relaxation. He took a moment to breathe. His mission wouldn't be simple. But he was ready. Ready to anything if it meant seeing his son again. After a last inspiration, Daan went down the trap door. What he didn't notice, was that he had let the robot's remote control on the ground of the laboratory right before closing the door. "I'm coming, Benjamin!"
Waiting for Kyle
This one allowed the team to have an idea of what the mood is like in the original facility and what changes have happened in the lives of the 4 scientists who launched the Quantum Minds operation.
[FR] En Attendant Kyle Hazeema tapait nerveusement du pied en fixant les cameras de la facilité 658. - Aucunes nouvelles de Kyle ? Enfoncée dans un fauteuil aux coutures usées, le pouce qu'elle rongeait depuis déjà plusieurs jours dans la bouche, ses grands airs avaient disparu depuis bien longtemps. Sur le tableau de bord lui faisant face, tasses et traces de café avaient dessiné d'innombrables motifs rappelant les grands félins disparus. - Pas depuis ces trois dernières heures. Lui répondit Daan dans un soupir. Sa barbe, déjà habituellement fournie, avait été abandonnée aux facéties du temps. Broussailleuse, à la pousse inégale, elle faisait maintenant bien 30cm de plus que quand ils étaient arrivés dans la station. Il se la gratta par pur réflexe. - Fais-lui confiance. Ce n'est pas la première fois que des clones se rebellent. Bien qu'il tentait de garder un ton neutre, sa mine sombre laissait deviner sa propre inquiétude. - Tout de même, quand ce ne sont pas ceux de Kyle, ce sont toujours les miens qui causent des dégâts. Vous êtes sûrs de ne pas vouloir faire une version sans l'un ou l'autre ? Les rides pourtant déjà bien marquées de la biologiste s'accentuèrent. - Ce serait fausser le protocole. Si on change une aussi grosse variable, je doute qu'elle soit capable d'accuser le coup. A l'unisson, ils levèrent les yeux pour regarder à travers la vitre de la salle de contrôle. Au centre du laboratoire, un immense ensemble de câbles provenant du sol et du plafond s'aggloméraient autour d'un siège médical accueillant le corps intégralement détendu d'Eden. Surélevée, coiffée d'un casque émettant d'innombrables sons et lumières, l'on aurait su dire si elle dormait ou était plongée dans un espace virtuel. Sur son bras gauche recouvert d'un tatouage de branches de cerisier, un câble rejoignait un électrocardiogramme qui permettait à ses collègues de s'assurer de sa santé. Autour, les paillasses qui accueillaient précédemment les expériences des quatre scientifiques avaient été jetées contre les murs. Les immenses parois en verre qui séparaient autrefois leurs espaces de travail avaient été rassemblées en cercle autour de l'informaticienne. Sur certaines surfaces éloignées, des stries de lumière provenant des aurores boréales venaient contraster avec l'austérité de la pièce. - Tu penses qu'on a fait le bon choix ? La question pris Hazeema au dépourvu. Elle se retourna, l'air outrée. - Qu'est-ce que tu voulais faire d'autre ? Chaque jour les statistiques que nous envoie Maddora sont de plus en plus alarmantes. Il nous faut une solution. Maintenant. Daan baissa les yeux, incapable de répondre. - On a tous des personnes à protéger, Daan. Pour toi, ce sont ta femme et ton fils. Moi j'ai mes parents. Et notre place nous permet de les garder à l’abri dans les locaux de Maddora. Mais elle... Le menton basané de la scientifique pointa en direction de la femme à la peau pâle au centre du laboratoire. - Elle n'a plus que des souvenirs. Alors arrête de tout remettre en question et concentrons-nous sur... L'alarme de sécurité la stoppa. D'un seul corps, ils se jetèrent tous deux sur les écrans de surveillance. Dans le couloir d'accès, un vieil homme à la courte barbe en épis était occupé à refermer le sas d'entrée. Il se retourna ensuite en faisant de grand signes de main vers la caméra. - Enfin ! Hazeema activa le micro pour s'adresser à lui. - 1.3.3.6. Confirmez identité. Le son grésillant du micro d'ambiance lui renvoya une réponse désynchronisée. - Alpha 1.3.3.5 ! Kyle Davis ! Don’t be so stuck up, Hazeema ! I need a shower, I'm covered in clone blood. - Reconnaissance avancée, quel est notre commanditaire et quel et notre ordre de mission ? - Maddora. And we're working on the quantum minds. Mission Komodo. Can I get in now ? La biologiste activa la commande d'entrée. […]
[ENG] Waiting for Kyle Hazeema was nervously stomping on the ground while staring at the cameras of facility 658. - Any news on Kyle? Seated deep inside a chair with worn out stitching, a thumb she had been biting for a few days in her mouth, her pomposity had long disappeared. On the dashboard facing her, cups and traces of coffee had drawn numerous patterns reminiscent of the lost great felines. - Not since these last three hours. Answered Daan in a sigh. His beard, already usually furnished, had been abandoned to time. Bushy, growing unequally, it was now about 30cm longer than when they arrived in the station. He scratched it by pure reflex. - Trust him. It’s not the first time that clones rebel. Even though he tried to keep a neutral tone, his dark look was showing how worried he was. - Still, when it’s not Kyle’s, it’s always my clones that wreak havoc. Are you sure you don’t want to make a version without him or me? The biologist’s already deeply marked wrinkles burrowed themselves on her face. - That would be deriving from the protocol. If we change such a big variable, I doubt she’d be able to handle it. In a same movement, they raised their eyes to look through the window of the control room. In the centre of the laboratory, a gigantic ensemble of cables coming from both the ground and the roof were agglomerating around the medical seat that was welcoming Eden’s calm body. Elevated, dressed in a helmet that was emitting countless sounds and lights, it was impossible to say whether she was sleeping or deep into a virtual dive. On her left arm, covered by the tattoo of a cherry tree’s branches, a cable connected her to an electrocardiogram that allowed her colleagues to see how she was faring. Around, the workstations the four of them used to manipulate for their experiences had been tossed against the walls. The enormous glass panels that used to separate their workspaces had been placed in circle around the computer scientist. On some further out surfaces, a few stripes of light coming from the outside Northern Lights were contrasting with the ambient austerity. - Do you think we made the right choice? The question surprised Hazeema. She turned around, outraged. - What else would you have done? Every day, the statistics Maddora send us are more and more alarming. We need a solution. Now. Daan lowered his eyes, unable to answer. - We all have people to protect, Daan. For you, it’s your wife and son. For me, it’s my parents. And our position in Maddora allow us to keep them safe, but her… The mate chin of the scientist pointed towards the pale skinned woman at the centre of the lab. - The only things she has left are memories. So stop reconsidering everything and let’s focus on… The security alarm stopped her. Like a single body, they both lunged at the surveillance screens. In the access corridor, an old man with an unattended short white beard was closing the door to the entry lock. He then turned around, waving at the camera. - Finally! Hazeema activated the microphone to talk to him. - 1.3.3.6. Confirm identity. The sizzling sound of the ambiance microphone answered with a small latency. - Alpha 1.3.3.5! Kyle Davis! Don’t be so stuck up, Hazeema! I need a shower, I'm covered in clone blood. - Advanced recognition, who is missioning us and what is our mission's code? - Maddora. And we're working on the quantum mind. Mission Komodo. Can I get in now? The biologist activated the entrance controls. [...]
Miscellanous
Roleplay & Scenarios
I used to do a lot of roleplay on forums and MMORPGs. This led me to write a bunch of texts that I keep close to my heart.
[FR] Connaissances Peut-on accorder au temps les vertus médicinales qu'on lui prête ? Peut-on, du simple mouvement d'une aiguille sur un cadran, vivre, exister, et oublier ? Vague. Quelle place accordons-nous au souvenir éphémère d'un être qui marcha à nos côtés un jour, avant de bifurquer à la prochaine intersection ? Nos pas continueront de nous porter vers l'avenir quoi qu'il arrive. Les siens avaient pris le chemin de la mer pour ne plus la quitter. Vague. Ses pieds frôlaient régulièrement le sable qui tapissait le sentier du palais de Mol. A vivre trop longtemps à la surface, elle en avait perdu l'habitude de nager pour se déplacer, et chaque trajet lui prenait maintenant un temps fou. Mais ce n'était pas grave. Elle leva les yeux. Au dessus de son petit corps, des dizaines de moumoules insouciantes se croisaient et se recroisaient en un ballet aquatique aux figures abstraites, surfant sur les courants invisibles d'une mer calme qui ignorait tout. Elle, elle marchait. Quel besoin avait-elle à se dépêcher ? Il y avait tellement de choses qui méritaient d'être remarquées sur ce sentier. Peut-être était elle d'ailleurs la seule à les voir. Peut-être que pour comprendre la beauté des choses, il fallait comprendre à quel point elles sont fragiles. Peut-être. Elle dépassa sa maison. Depuis que l'âme d'Aeternitis trônait au sommet du palais, le peuple avait coulé des jours heureux. Lui avait-elle accidentellement offert la sépulture qu'elle souhaitait ? Elle n'arrivait pas à comprendre comment cette âme qui n'avait jamais connu que la solitude pouvait trouver de la joie à protéger un peuple inutile. Vague. Ses bras abandonnèrent le doux tapis de sable humide. Elle avait quitté un monde en posant le pied sur terre. Elle en avait quitté un autre en revenant à la mer. Mais elle pouvait toujours le regarder, non ? Un petit rocher de calcaire transperçait la mer au beau milieu de son manteau de vagues. Un petit rocher blanc qui osait dire aux éléments qu'il se fichait du temps. Une coquille brisa le roulement monotone des vagues pour s'y accrocher. Elle regarda la terre. Sans savoir que, si elle avait tourné les yeux, elle aurait pu voir, si près d'elle, qu'on regardait la mer.
I also wrote the beginning of a script for a short movie, here in a romanticized version. And attempted poetry at times.
[FR] Nolita Broum. Une Citroën rouge démarre, laissant derrière elle une baraque de plage, et une épaisse volute de fumée. Alice tousse. Empiler les chaises du restaurant n'est pas la tâche la plus passionnante qu'on eu pu lui confier, mais elle se satisfait de pouvoir en faire son gagne pain. La plage n'accueille plus grand monde. Elle s'autorise à y jeter un regard furtif, suffisamment court pour que son esprit ne divague, suffisamment long pour apprécier le paysage. - Merci, ma biche. Adèle, la patronne du bar, une grande brune un peu forte et au parfum d'huile trop prononcé, lui prend la dernière pile de meubles des bras. - Passe le bonjour à ta mère. Alice acquiesce silencieusement, souriant du coin des lèvres. Elle récupère son sac, pendu à un porte manteau rustique et de toute évidence en fin de vie, qu'elle jette par dessus son épaule. Adèle la regarde s'éloigner. La route jusque chez elle n'est pas très longue. D'ici au restaurant, il lui faut un petit quart d'heure à pied. Certes, elle aurait pu couvrir cette distance en transport, mais Alice chérissait ce trajet, la réflexion de la marche, la symphonie des vagues. Qu'il pleuve ou qu'il neige, rien n'y changeait. Les pas s'enchainent. Le petit vieux à la maison bleue est assis devant sa porte. Il est toujours gaï. Ils se saluent. Sifflet. De fausses sirènes quittent la berge de bitume pour en rejoindre l'autre bout. Celle en rouge arrive la première. Alice a froid. Les cours de natation sont chiants. A cause de sa proximité avec la mer, l'école met un point d'honneur à entrainer son équipe de natation, entrainant les moins aquatiques dans leur folie. L'eau est dangereuse. Caroline, dans son maillot de bain noir, des lunettes de piscine rabattues sur le front, rappelle Alice parmi les mortels depuis le bord du coin d'eau. - Tu te mouilles pas ? Alice fait "non" de la tête. - J'aime pas l'eau. Caroline hausse un sourcil, l'air peu convaincue. - Bientôt tu vas me dire que tu sais pas nager. T'as fait croire à Michou qu't'avais tes fouffes ? Une femme d'une cinquantaine d'années en culotte de bain et T-shirt blanc donne des indications à des nageuses de l'autre côté du bassin. Alice lâche un petit rire, souriant du coin des lèvres. - Ouais. J'vais devoir trouver autre chose pour le prochain cours. - Dis-lui qu't'as des poux. - Hein ?! Mais c'est dégueulasse ! - C'est dégueux mais ça marche. Hé... Si ça s'trouve c'est pour ça qu'elle se mouille jamais. Elle aura des petites techniques à te donner. Argumente Caroline, accompagné d'un clin d'oeil. Elles rient. Les effluves nauséabondes des vestiaires frappent les narines des plus terriens. Cacophonie nudique. Le bleu les englobe. On échange des pensées. Dans le fond, un banc de filles s'affaire autour de Sophie, dans son maillot rouge. - Comment tu fais pour nager aussi vite ? Trop forte ! Elle ne leur répond pas. Alice leur jette un regard désintéressé, range son maillot et termine de se sécher les cheveux. Elle referme son sac à dos, se tournant vers Caroline. - On se retrouve pour manger demain ? Caroline acquiesce. Les nuages sourient aux curieux. Une grande femme sans visage dépose sur un râtelier les restes d'un dîner fastidieux. Alice se jette sur une chaise de gamer. Sa chambre est bleue. Un poster de Britney Spears fait de l'oeil à la fenêtre grande ouverte. Le lit est défait. Ses vêtements trainent au sol. Elle lance une playlist sur son ordinateur, s'allonge, se redresse. On toque. Sa maman passe la tête par l’entrebâillement de la porte avant de s'avancer. Elle se positionne derrière Alice, caressant les cheveux de sa fille. - Adèle est passée ce matin. Elle est très contente de ton travail. Alice lève les yeux de son ordinateur pour sourire à sa mère, qui lui caresse toujours les cheveux. - C'est très gentil à toi de lui tenir compagnie. Mais n'oublie pas de prendre du temps pour toi. Voir des copines, sortir en ville. Alice roule des yeux, se tournant vers sa mère, qui perd la mèche de cheveux qu'elle démêlait. - Je les vois à l'école, c'est suffisant. Puis imagine si Caro venait régulièrement. Vous fomenteriez un complot planétaire pour me trouver un mec, une voiture, un chien et 3 poneys. Sa maman sourit. Elle époussette la chemise d'Alice. - Deux poneys. Et une machine à faire des glaces. Alice secoue la tête, amusée. Elles échangent un regard complice. - Bon, je file ! Ton chèque est sur la table ! La maman quitte la pièce en sautillant. Alice la suit du regard, faisait faire une petite rotation à son siège. La porte d'entrée claque. Dans la cuisine, Alice ouvre l'enveloppe posée sur la table. Adèle y a glissé un petit mot et un billet supplémentaires. "Pour te faire un petit plaisir sans attendre!" Alice regarde par la fenêtre.
[FR] Il Pleut Il pleut. Je le sais, j'entends les gouttes glisser sur le toit. Une pluie lourde, balayée par le vent. Elle tombe, de l'autre côté de la fenêtre, de l'autre côté de la porte, de l'autre côté du mur. Je ne la laisserai pas entrer. Il pleut. Je le sais, je l'entends pleurer derrière moi. Elle frappe à la porte comme elle frappe les pavés. Qu'elle est violente quand on refuse de la contenter. Mais je ne la laisserai pas entrer. Il pleut. Je le sais, je la vois inonder l'horizon de sa rage adolescente. Elle frappe aux fenêtres, les mains glissant sur les carreaux. Elle se plaint, supplie, dès que mon regard tente de s'échapper. Car je ne la laisserai pas entrer. Elle fuit. Je le sais, c'est le vent qui l'a chassée. Elle a jeté au pied de ma maison tous les cadeaux que j'ai refusés. Elle a laissé sur le toit toutes les caresses que j'ai esquivées. Car je ne l'ai pas laissée entrer. Je ris. Il fait chaud.
[ENG] It's Raining It's raining I know it, I can hear the droplets sliding on the roof. A heavy rain, swept by the wind. She's falling, on the other side of the window, on the other side of the door, on the other side of the wall. I won't let her in. It's raining. I know it, I can hear her cry behind my back. She's hitting the door like she's hitting the floor. She's so violent when you refuse to give in. But I won't let her in. It's raining. I know it, I can see her flood the horizon of her adolescent rage. She's hitting the windows, begging, as soon as my eyes try to run away from her. For I won't let her in. She's leaving. I know it, it's the wind that chased her. She tossed at the walls of my house all of the presents I refused. She left on the roof all of the caresses I dodged. For I did not let her in. I laugh. It's warm.
Memoir
During my first year of master's degree, I was asked to write a memoir on a game design topic of my choice. In order to fuse the worlds of video games and cinema, I decided to talk about a technique used in both domains : Chekhov's Gun.
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